L'influence de la lumière dans le centre d'archives municipales de Toulouse

Sommaire


Introduction p3

Première partie : démarche p4

Deuxième partie : Les généralités sur la lumière p5
        -Vocabulaire de la lumière / de l’éclairage p5
        -La lumière naturelle ou lumière solaire p5 à 10
        -La lumière artificielle p10 à 11

Troisième partie : Présentation de mon objet d’étude p12
        -Un peu d’histoire p12
        -Décomposition du plan / appropriation des espaces p13

Quatrième partie : La lumière dans le centre d’archives municipales de Toulouse p14
        -Le traitement et le classement des archives p15
            -Salle de tri p15-16
            -Bureau de technicien / Atelier p17-18
            -Magasins p19
        -La communication des archives p20
            -Salle de consultation p20-21-22
            -Salle d’exposition p23-24
            -Bureaux administratifs p25-26

Conclusion p27

Annexes




Lumière et éclairage. Aspects physiques et aspects subjectifs.


On peut étudier la lumière sous deux angles : scientifiquement et subjectivement. On peut étudier la directivité des flux lumineux, calculer l’intensité de la lumière, déterminer sa couleur, observer les contrastes… Toutes ces données sont mesurables et précises, mais l’on peut aussi étudier les effets subjectifs de la lumière. Elle influe sur nos sentiments et sur nos comportements.
Dans ma vie, la lumière tient une place importante. Je fais très attention à son positionnement, sa directivité, son intensité… et surtout à l’ambiance qu’elle peut créer dans la pièce. J’en tiens compte dans mon espace de travail, dans mon espace de lecture, ma chambre… J’essaie aussi de prendre en compte l’influence de la lumière dans mes projets. La lumière est pleine de surprises. Les techniques d’éclairage, que ce soit naturel ou artificiel, évoluent constamment et je trouve cela fascinant.

Toutes ces raisons m’ont poussée à réaliser des recherches sur la lumière et l’influence qu’elle a sur la conception des bâtiments d’archives. Le choix du bâtiment d’archives s’est imposé à moi par le projet du premier semestre sur lequel j’ai travaillé. Il consistait à rénover l’ancienne école normale de Tarbes afin d’y installer le centre d’archives départementales des Hautes-Pyrénées. Afin d’appuyer ma réflexion sur un cas concret, j’ai décidé d’étudier l’influence de la lumière dans le projet du centre d’archives municipales de Toulouse.

Les questions de la lumière et de l’ombre sont importantes dans ce type de projet. Les documents archivés sont effectivement conservés dans l’obscurité des magasins mais se consultent dans une salle de lecture ou s’exposent dans une salle d’exposition, à la lumière.

Je voudrais me concentrer sur ce passage de l’ombre à la lumière. Il est aussi synonyme du passage du silence au bruit ainsi que du rangement à la consultation. Le flux des documents est ainsi quelque peu lié aux flux lumineux. La lumière est un facteur de détérioration des documents, mais elle est aussi indispensable à sa consultation. Il faut alors trouver un compromis entre les deux afin d’apporter le plus de confort possible à l’utilisateur sans pour autant compromettre l’état des documents.
On peut alors se poser une question :
Comment la lumière influence-t-elle les formes et les usages dans un centre d’archives?




Démarche

Avant de me concentrer sur l’influence de la lumière dans un centre d’archives, je vais d’abord essayer d’appréhender au mieux les possibilités qu’offrent les différentes sources lumineuses. Il me semble important de me concentrer sur la lumière naturelle tout d’abord puis sur la lumière artificielle.

Après avoir répertorié les caractéristiques de la lumière naturelle et étudier les différentes façons de la faire entrer dans les pièces, de la filtrer…, je procèderai de la même manière pour aborder l’étude de la lumière artificielle. Je vais aussi m’interroger sur les méthodes à mettre en œuvre pour renforcer la lumière naturelle et maîtriser les ambiances d’une pièce grâce à la lumière artificielle.
 
Ensuite, je présenterai mon objet d’étude, le centre d’archives municipales de Toulouse, son histoire et sa composition générale. Cette étude me permettra de définir le champ d’observation de ma réflexion.

J’essaierai de comprendre comment l’architecte M De France, maître d’œuvre de l’opération, a pris en compte l’influence de la lumière dans ce projet tout en répondant au programme. Il sera alors opportun de présenter le personnel du centre d’archives et de localiser leur espace de travail. C’est à cette occasion que je détaillerai les plans, par niveau, pour mettre en avant la façon dont les différentes pièces sont éclairées, naturellement et artificiellement.

En fait, je serai amené à analyser certains espaces plus que d’autres, ou plus exactement l’influence de la lumière sur certaines pièces de travail plus spécifiques que d’autres. Pour ce faire, Je commencerais par étudier l’influence « physique » de la lumière, c’est-à-dire son influence sur les formes puis je me concentrerais sur l’influence « subjective », son impact sur les usages en suivant le parcours des documents. Je parlerais aussi de l’ombre, de la couleur et des matériaux des pièces.
Ces sujets me sont apparus indissociables après avoir lu L’éloge de l’ombre et Barragan : l’espace et l’ombre, le mur et la couleur. La lumière et l’ombre se contrastent et se complètent pour mettre en valeur les formes, les atténuer ou les accentuer. L’un ne fonctionne pas sans l’autre et ils rythment les espaces. L’aspect de la couleur et des matériaux est modifié suivant la lumière. Il est donc important d’en tenir compte lorsque l’on étudie les ambiances des pièces. Des filtres de couleur peuvent aussi modifier la lumière. Ils peuvent lui donner des tons plus chauds ou plus froids.



JE NE PEUX PAS METTRE TOUT MON MEMOIRE SUR LE SITE MAIS L'INTRODUCTION, MA DEMARCHE ET MA CONCLUSION DONNENT UNE IDÉE DE SA STRUCTURE ET DE MON QUESTIONNEMENT.



Conclusion

La lumière est un élément important en architecture. Cependant, elle est complexe et technique. Ses caractéristiques subjectives ne sont pas toujours évidentes à déterminer. Elle dépend aussi d’autres éléments comme la couleur, le temps, les matériaux, les formes… Son impact sur les formes notamment implique une influence sur les usages des pièces. Des problèmes d’usage apparaissent alors parfois, par exemple lorsque la lumière n’a pas été pensé ou qu’une pièce change de fonction.

Question de la couleur
La lumière ne peut pas être dissociée de la couleur. Lorsque le jour se lève, la couleur réapparaît en même temps que la lumière du soleil.
La lumière naturelle du sud et du nord n’arborent pas la même couleur. Les éclairages artificiels peuvent aussi se séparer en différents tons et être en plus munis de filtres de couleur.
Dans l’analyse de l’entretien avec la graphiste, on se rend compte que la couleur de la lumière a son importance dans les sensations qu’elle occasionne. La couleur plutôt bleutée de la lumière du nord a un effet apaisant alors que la couleur plutôt rouge de la lumière du sud a un effet dynamisant.

Contraste ombre/lumière, indissociables
La lumière est aussi indissociable de son antinomie, l’ombre que le blanc du noir, le yin du yang…
L’éloge de l’ombre de Junichirô Tanizaki montre toute l’importance de l’ombre mais aussi de la lumière sur la perception des objets. L’ombre peut créer une sensation d’angoisse dans certains cas, mais elle peut aussi créer un sentiment d’intimité. Lorsque la graphiste ne souhaite pas allumer les néons et se contente de la lumière naturelle et d’une lampe de bureau, ne souhaite-t-elle pas garder un peu d’ombre dans son bureau afin de créer un espace personnel, intime ?
La lumière n’existerait pas sans l’ombre. C’est donc ce contraste qui crée des sensations et non l’un ou l’autre. La lumière du sud par exemple crée de plus gros contrastes et inspire alors des sentiments plus forts.

Le soleil : rythme de la vie, dépendant du temps et maître du temps
La lumière solaire rythme la vie et donne une indication de temps. En effet, on remarque que lorsque l’on est coupé de la lumière naturelle, on perd conscience de l’écoulement des heures.
Qui n’a pas ressenti de la tristesse en se réveillant un jour de pluie ? Et qui n’a pas eu déjà envie de chanter, de montrer sa joie un jour de grand soleil ? La lumière naturelle est dépendante de la météo. Le temps influe sur les émotions, les sensations. L’absence de lumière peut créer des sensations de tristesse, de détresse. Elle représente la mort, la nuit donc la fin d’une vie, d’une journée. Au contraire, la lumière représente la vie, le début d’une journée…
On remarque que le technicien a besoin de sortir de cet atelier dépourvu de lumière naturelle pour retrouver un repère de temps et en quelque sorte « un peu de vie ».

Des caractères différents, des appréhensions différentes
Il est intéressant de voir que l’influence de la lumière ne dépend pas seulement de ses caractéristiques. Elle dépend aussi de la personne, de ses goûts, de son caractère, de son mode de vie, de sa formation…
La différence de comportement face à la lumière est flagrante entre la graphiste et la responsable de la logistique. La première, qui paraît avoir un caractère plus calme, plus réservé a une sensibilité plus poussée. Elle porte plus d’attention aux ambiances des pièces où elle travaille. Au contraire, la responsable de la logistique, plus dynamique, ne se soucie pas autant de son environnement de travail. On peut alors se poser la question de savoir si elle tient compte de la lumière et des ambiances chez elle ?
La différence de vision de la salle de lecture de l’étudiante et de la présidente de salle est aussi intéressante. On remarque tout d’abord que la formation en architecture de l’étudiante a sûrement une influence sur son point de vue. Ensuite, il faut aussi prendre en compte les positions dans le centre d’archives des deux personnes. L’étudiante passait pour la première fois deux heures dans la salle de lecture alors que la présidente de salle y travaille et donc y passe plusieurs journées.

Critique sur le centre d’archives municipales de Toulouse
L’architecte du centre d’archives donne l’impression de ne pas avoir tenu compte ni de l’orientation du bâtiment ni du confort de lumière artificielle des usagers.
Les ouvertures de la façade sud et de la façade nord sont identiques, des baies horizontales. Elles sont idéales pour les pièces orientées au nord auxquelles elles apportent une lumière abondante et douce sans leur apporter trop de chaleur. Au contraire, au sud, elles produisent des éblouissements et un apport de chaleur importante. Des pare-soleil n’ayant pas été prévus, les baies imposent l’utilisation de stores à l’intérieur.
L’éclairage artificiel, pourtant si maîtrisable, n’a pas été utilisé. Les pièces sont à peu près toutes simplement munies de néons. L’utilisation du néon semble être un choix économique comme le suppose la présidente de salle. Les usages différents de chaque pièce n’ont pas été pris en compte.

Ces conclusions m’ont permis de déterminer des priorités à prendre en compte dans mes futurs projets. La lumière est déterminante dans un bâtiment et elle influe sur les formes mais aussi sur les usages et donc sur le confort des usagers.  
Pour un bâtiment public ou une entreprise, il me semble qu’il faut tout d’abord tenir compte des personnes qui travaillent quotidiennement dans les lieux. Si souvent il est impossible de rencontrer chaque employé afin de comprendre leur façon de travailler, il est important de s’intéresser à l’organisation générale.
Ensuite, il est important de comprendre comment les lieux seront investis par les visiteurs et ce qu’ils viennent chercher dans un bâtiment comme celui-ci. Par exemple, dans un centre d’archives, les visiteurs viennent faire des recherches sur des documents pour la plupart anciens et précieux pour ce qu’ils représentent et pour ce qu’ils contiennent. Le visiteur devrait alors ressentir un lien exceptionnel entre lui et le document qui lui livre ses secrets. Pour créer une ambiance d’intimité, il est alors indispensable d’utiliser une lumière naturelle douce comme celle du nord ou alors filtrée et une lumière artificielle individuelle qui permet au visiteur de la gérer lui-même.
Tenir compte de la couleur et de la texture des matériaux est important pour la lumière. Certains la reflètent, d’autres l’absorbent. Les couleurs créent des ambiances plus ou moins chaudes, plus ou moins accueillantes…
Dans une maison individuelle, il est plus évident de tenir compte de tout cela. Il me semble qu’il est important pour l’architecte de discuter avec les clients afin de comprendre leur mode de vie, leurs goûts, leurs habitudes…

    En finissant ce mémoire, j’ai eu le regret de ne pas avoir pu utiliser l’enseignement et les conclusions que j’ai tirées de cette étude pour les appliquer à mon projet du premier semestre. Cependant, ce mémoire m’a permis de faire évoluer mes connaissances sur la lumière et son influence et de m’apporter une formation complémentaire pour mes futurs projets d’étudiante et d’architecte plus tard.
Il m’a aussi permis de confirmer mon envie de travailler plus précisément dans l’architecture d’intérieur. En effet, il me semble que dans cette branche, on peut plus facilement découvrir les clients que ce soit pour des particuliers ou pour des clients publics.